Voilà un français qui a vu grand en s'expatriant aux États-Unis.
Éric Brun-Sanglard, né en 1962 à Chamonix traverse l'atlantique en 1980 ; il apprend sa séropositivité en 1984.
Diplômé en communication et en cinéma, il devient directeur artistique dans la mode, puis dans la publicité, avec bureaux sur les deux continents, à Los Angeles, New York et Paris. Il vit son rêve américain avec villa dans les collines de Hollywood avec voiture de sport, soirées jet-set et un surtout un train de vie sex, drugs et rock’n roll fashionista.
Mais associé au sida, le cytomégalovirus (CMV) dont il est atteint attaque sa rétine et à 32 ans Éric devient aveugle. Un nouveau traitement antisida le maintient en vie, alors qu'il pensait mourir "Cela peut sembler bizarre, dit-il, mais mourir était presque une solution apaisante. Apprendre à vivre aveugle a été beaucoup plus dur."
Durant une période de vaches maigres, il aide son petit ami de l'époque à retaper et revendre des maisons. Elaine Trebek-Kares qui croit en lui le booste en lui disant qu'il avait toujours fait et réussi ce qu'il voulait avant sa cécité et qu'il fallait qu'il continue dans cette voie. Il devient donc designer d'intérieur un peu "par accident" et la réussite est au rendez-vous, mais il est vite ruiné, dupé par son associé qui a contracté des centaines de milliers de dollars de dettes en son nom.
Encore une fois la vie ne l'a pas épargné, mais il remonte la pente avec force et détermination, il réussit à se reconstruire émotionnellement et financièrement avec le soutien de ses parents.
Eric B., un designer non voyant qui voit loin.
Je vous laisse découvrir son site The Blind Designer (version française) pour comprendre comment il travaille, car je me suis volontairement attardée sur son parcours de vie incroyable qui conjuge, créativité, force et persévérence malgré les embûches qui se sont présentées à lui.
Si avec un handicap on peut réussir sa vie, alors sans...